Suite aux mésaventures du fameux aventurier bien connu Billy face au célèbre héros d’Hyrule, nous sommes allés le voir dans sa retraite secrète pour connaître un peu mieux le preux bafoué, le brave déchu, mais aussi l’homme qui a quasiment tout perdu lors de l’évènement désormais bien connu comme la Chute des Pics Rocheux.
Zelda-Solarus : Bonjour Billy et merci de nous accueillir dans votre nouvel havre de paix. Pourriez-vous nous faire un petit récapitulatif de votre parcours professionnel ?
Billy le Téméraire : Bonjour, c’est un plaisir de vous recevoir. J’ai commencé ma carrière comme fonctionnaire au Registre des Commerces Internationaux. Mon métier m’ennuyait et j’ai mal tourné en devenant Bandit de Grand Chemin. J’ai travaillé dans les Bois Perdus jusqu’à ce qu’un bretteur ruine notre bande. Je me suis donc reconverti pour devenir aventurier, ayant une bonne connaissance du pays ainsi que des contacts plus ou moins utiles pour réaliser certaines quêtes. Une de mes grandes réussites a été de trouver la fleur légendaire Edelweiss dans la Montagne des Terreurs. Mon commanditaire ayant rendu l’âme avant que je ne finisse ma quête, elle est restée dans mes affaires quelques temps, jusqu’à ce qu’on me l’achète à prix d’or. Ce fut ma dernière aventure, car Agahnim m’a contacté peu après.
ZS : Justement, beaucoup de nos lecteurs aimeraient comprendre vos motivations, pourquoi trahir et rejoindre Agahnim ?
BT : Agahnim n’est pas un simple sorcier, il connaît bien des moyens de faire plier des volontés. Malgré tout le fiel dont j’ai fait preuve par le passé, je m’étais honorablement reconverti, mais Agahnim a su rouvrir les blessures du passé et les ténèbres se sont à nouveau emparées de mon être. Je n’ai jamais cherché à faire du tort au vieux sage et aux enfants. Sahasrahla ne m’aurait jamais fait confiance s’il avait eu le moindre doute quant à mon intégrité. Je regrette profondément d’avoir été manipulé ainsi par le Sorcier Rouge.
ZS : Vous avez décidé de vous retirer d’Hyrule pour quelques temps, pourquoi ce choix qui pourrait faire croire que vous ne croyez pas vous-même en votre innocence ?
BT : Je me suis retiré car je préfère laisser le temps panser certaines plaies. L’histoire se répète et j’ai peur de replonger une nouvelle fois dans les Forces du Mal si Ganon et ses mignons devaient un jour reparaître.
ZS : Une rumeur enfle ces derniers temps dans les tavernes et les auberges sur une arme très puissante cachée dans votre donjon. Avez-vous des informations complémentaires à nous donner ?
BT : Je peux vous affirmer que jamais il n’y a eu d’armes dans le Donjon des Pics Rocheux. La seule chose que l’on peut y trouver a déjà été prise par le héros d’Hyrule et il s’agit du Bouclier Miroir. Cependant, il est évident qu’il existe des passages secrets dans mon donjon, car il est de notoriété publique que je ne me déplace que très rarement en extérieur : je connais tous les tunnels et souterrains d’Hyrule, et il existe bien sûr une liaison évidente entre mon donjon et ma caverne.
ZS : Et il n’y aura pas plus d’indices ?
BT : Si l’on vous donnait plus d’indices, ce ne serait plus un passage secret. Réfléchissez un peu.
ZS : Très bien, quelles sont vos passions dans la vie ? En dehors de l’aventure évidemment.
BT : J’aime énormément l’art, c’est ce qui m’a poussé vers le banditisme au début. J’aime en particulier l’art moderne, lorsque les formes et les courbes sont parfaitement symétriques, mathématiques. J’aime aussi énormément le bricolage : j’ai refait moi-même le carrelage de certaines salles du Donjon des Pics Rocheux. J’ai aussi quelques autres propriétés ou réalisé quelques chantiers qui reprennent d’un point de vue décoration les grands monuments de notre beau pays.
ZS : Avez-vous des conseils à donner à nos lecteurs assidus ?
BT : Il ne faut jamais se fier à ce que l’on voit. Le Mal sait déformer la réalité pour faire apparaître l’illusion d’un obstacle. Je connaissais une famille de sorcier avant qu’Agahnim ne fasse son apparition, et ils m’ont appris à ne jamais me fier à ce que je vois : parfois, un pilier dans une gare s’avère être une porte vers une autre facette de ce monde. N’abandonnez jamais.
ZS : Il existe un book de démonstration de vos talents en tant que bricoleur/artiste, on pourrait même parler d’architecte à ce niveau-là. Voudriez-vous partager vos coups de cœurs avec nos lecteurs ?
BT : Bien sûr. J’ai sélectionné pour vous six de mes meilleures créations. Voici la première, c’était avant que la tragédie ne s’abatte sur la famille royale : suite aux problèmes rencontrés avec le Seigneur du Mal, le Château d’Hyrule était en piteux état, aussi y a-t-il eu une volonté de notre bon Roi de rénover la salle. J’avais gardé l’esprit original, mais hélas le projet a été refusé car ils ont profité de cette occasion pour agrandir l’entrée, et donner ce que vous connaissez désormais. Je crois que c’est le projet d’une certaine Eve Todimda. Et je l’en félicite encore, elle a mérité sa gloire.
Ici, c’est la villa que j’avais lors de mon escapade chez les bandits. La pièce que vous voyez là n’est que l’entrée de la maisonnée, construite à même la plage : on ouvre la porte et on peut plonger dans la mer. Un vrai bonheur. C’était l’époque où l’on n’avait pas besoin de permis de construire pour se lancer dans l’aventure des cabanes rocambolesques. Après, il faut dire ce qui est, le duc du coin était des nôtres, donc on peut dire que le permis n’aurait été qu’une formalité administrative ! (rires) Hélas, elle a été détruite lors de la Grande Tempête il y a trois ans. Mais j’ai bon espoir un jour de la refaire, avec peut-être quelques sécurités en plus.
Celui-ci est un projet qui représentait tout un challenge ! Mon client, M. Drolomm, un passionné de tout ce qui était rampant (que ce soit insecte, serpent, mollusque…), voulait créer une maison où l’on pouvait sauter d’un étage à l’autre sans risque de se blesser. Sur cette image, ça ne se voit pas forcément, mais chaque trou communique avec soit un toboggan permettant de glisser sans se faire mal, soit une barre verticale d’intervention, comme chez les pompiers. Les étages sont superposés de sorte à ne jamais avoir deux trous trop proches, car une chute de plusieurs étages pourrait être fatale et ça pour le business, c’est vraiment pas ce qu’il y a de mieux.
Cette salle de bain a été une des plus originale à mettre en place. C’est un égoutier qui a voulu mettre ça en place chez lui, car c’est un homme qui ne se sent bien que les pieds dans l’eau, aussi toute la pièce baigne constamment dans une eau renouvelée (vous pouvez remarquer le renouvellement dans les murs). C’est comme avoir une fontaine géante chez soi. Et vous ne me croirez peut-être pas, mais l’effet de cette salle est extrêmement reposant, on est bercé par un petit clapoti et grâce à ça, il y a aussi une mesure de sécurité : personne ne peut entrer furtivement dans cette salle. De quoi décourager plus d’un voleur. J’ai eu cette idée peu après ma reconversion en tant qu’aventurier. On remarquera que j’ai tout de même laissé des zones sèches, en particulier pour les espaces de rangement comme le coffre au centre, le bois de ces coffres supportant mal l’eau.
Cette pièce m’a été commandé par un bookmaker, surnommé Johnny-Les-Bons-Tuyaux. Un gars fantastique, une perle, mais qui ne méritait pas son surnom… Il voulait une salle lui permettant de venir à bout de plusieurs clients mécontents de ses pronostics sur les Zorathlons. Je pense qu’il n’avait pas prévu qu’un tuyau qui a une entrée et une sortie peut devenir un tuyau à deux entrées et donc qu’on peut être pris en sandwich par quelques sanguins… Il est mort il y a un an, et sa maison vendue aux enchères. C’est un mec un peu froid, genre les yeux de glace, qui l’a récupérée. Il m’a contacté pour avoir des détails sur certains alliages pour construire les tuyaux, car il voulait améliorer le concept sans passer par un rocher central soutenant la structure, mais croyez-moi : il n’y a aucune amélioration possible, quelque soit le métal utilisé !
Et enfin, ma pièce maîtresse : sobre, élégante, et surtout symétrique : l’entrée de la Tour de Ganon. Il m’a fait cette commande lorsque j’étais encore bandit, mais le fait que mon client ait fait des horreurs dans cette tour n’arrive pas à m’empêcher d’éprouver une fierté assez honteuse devant mon œuvre. Elle est tellement magnifique… Je sais bien que c’est une question de goût, je l’ai refaite dans mon passage secret, et chaque fois que j’ai un coup de cafard, j’y retourne. J’ai pensé au début changer les statues pour un modèle moins diabolique, mais l’ensemble devenait incohérent. Il faut parfois assumer ses choix. A l’époque, je n’étais pas contrôlé par un sombre sorcier, aussi ai-je décidé d’utiliser cette pièce pour mon repentir.
Zelda-Solarus : Merci infiniment pour toutes ces informations et ces confidences, et toute l’équipe de Zelda-Solarus vous souhaite bon courage pour la suite des évènements.
Billy le Téméraire : Merci à vous.
Propos recueillis par Renkineko, pour Solarus-Games et Zelda-Solarus.